Jonathan Lehmann : Apprivoiser notre peur

La peur fait partie de l’expérience humaine et on ne peut rien contre ça. Notre principale erreur, nous dit Krishnamurti, est de s’épuiser à gérer chacune de nos peurs séparément. Chaque fois qu’une peur nous dérange, on peut, à l’inverse, se rappeler qu’elle est un phénomène naturel. L’observer, la ressentir, mais sans y réagir compulsivement. Apprendre à vivre avec, en somme.

Un exemple concret et qui nous concerne tous : l’argent. En ce moment, il se trouve que j’ai assez peu d’argent sur mon compte en banque. J’attends le paiement d’un client, mais ce paiement ne vient pas. Je sais que ce n’est qu’une question de jours, et pourtant je réagis à ma peur, je m’agite, je vérifie sans cesse pour voir si le virement est là et chaque fois je suis irrité de constater que non. La vérité, c’est que je n’ai pas besoin de cet argent ici et maintenant. J’en aurai sans doute l’utilité dans un mois, et peut-être même plus tard. Mais, quelque part dans ma tête, il y a cette peur que le paiement n’arrive jamais ; la trouille de me retrouver en Inde, seul, sans pouvoir régler mes hôtels et déplacements.

Quand on s’agite sur chacune de nos peurs, comme moi avec ce règlement, on gaspille du temps et de l’énergie. En fractionnant la peur, on se gâche la vie. À la place, on peut s’entraîner à faire un pas en arrière quand un sujet d’inquiétude pointe le bout de son nez, et regarder la crainte en question sans y réagir automatiquement.

Même si je trébuche encore fréquemment, aujourd’hui, j’arrive de mieux en mieux à appliquer ce principe. Mon mental me parle de telle ou telle peur, je le remarque, je fais un pas en arrière et je me dis à moi-même : « Non. C’est juste ma peur générale qui a trouvé un nouveau terrain de jeu. Je ne vais pas la suivre, je vais respirer un grand coup, me rappeler que, quoi que je fasse, je ne me débarrasserai pas de cette peur, et tâcher de porter mon attention ailleurs. »

Car la qualité de notre vie dépend avant tout de l’endroit où l’on porte notre attention.

Montaigne disait  : «  Qui craint de souffrir, il souffre déjà de ce qu’il craint. » Pour ne pas souffrir de nos craintes, on peut tout simplement apprendre à embrasser notre peur de façon générale, comme si elle était un petit monstre à l’intérieur de nous. Un petit monstre avec ses problèmes récurrents. Un petit monstre qui aurait souvent besoin d’être rassuré. Sauf que notre boulot, à nous, si on ne veut pas se faire manger, c’est de le laisser vivre sa vie, le petit monstre, sans essayer constamment de résoudre son petit problème du moment. La peur en nous est comme un bébé qui pleure : parfois, il a besoin d’une réponse concrète et précise ; mais, le plus souvent, il veut juste qu’on lui donne de l’amour et qu’on lui dise que tout va bien se passer.

Jonathan Lehmann a publié Journal Intime d’un touriste du bonheur aux éditions La Martinière.

 

Bijoux du monde

La promesse de parcourir le monde avant ses 30 ans, Nathalie Haberthur allait l’honorer un beau matin, prenant le risque de quitter une vie en apparence idéale pour trouver sa voie. Sur d’autres continents, elle a découvert des couleurs inconnues, des paysages inouïs et vécu des rencontres fulgurantes, comme celle du guide tibétain Zingué Lama. Quand le terrible tremblement de terre a emporté son ami en 2015, au Népal, Nathalie a d’abord organisé une collecte de fonds d’urgence pour épauler ses proches, avant d’imaginer un projet plus durable de commerce équitable, mariant son amour de l’ailleurs à sa passion des bijoux. Cette citoyenne du monde a ainsi formé les veuves népalaises à la fabrication de petites merveilles constituées de matériaux – pierres, perles, graines, amulettes, rubans… – à l’énergie bienfaisante. Longtemps happi•créatrice, Nathalie vient d’ouvrir sa propre boutique en ligne.

Pour vous procurer ses bijoux solidaires : www.omkara.fr

Les nids de Mélanie

Depuis 2007, Mélanie Bouchetard aide les particuliers et les professionnels à aménager leur intérieur en fonction des influences positives ou négatives de l’environnement révélées par le feng shui, art ancestral chinois. Pourquoi ? Pour faciliter leur épanouissement, que ce soit en matière de relations, de santé, de concentration ou de créativité. Après avoir déterminé les problématiques, les priorités et les aspirations d’un individu, la créatrice du cabinet MyFengShui étudie à la fois l’intérieur, l’extérieur et le design de son lieu de vie en s’appuyant sur les cinq éléments que sont l’Eau, le Bois, le Feu, la Terre et le Métal, capables de réguler la qualité énergétique d’un espace et de libérer les potentiels d’une personne. Dans un cadre professionnel, le feng shui permet notamment d’implanter de façon avantageuse les différents services selon leur nature et leurs objectifs, ou de réorienter les postes de travail afin d’apporter aux collaborateurs un soutien personnalisé et un nouvel horizon de créativité.

Pour en savoir plus : www.myfengshui.fr ; instagram : melaniebouchetard

 

Écho sacré

Appelée très tôt par le chant, elle a mordu ardemment aux sonorités des cultures du monde et reçu l’enseignement musical de maîtres indiens et chinois. Cette matière féconde l’a amenée à fabriquer sa propre couleur vocale et des sons uniques, avec une prédilection pour les vocalises asiatiques et des pays de l’Est, le tout sculpté dans un langage inventé. Ses mantras, posés sur des instruments comme le tambour, la shruti box ou l’harmonium indien, résonnent avec justesse pour appeler à l’unité des âmes et invoquer en nous une musique sans âge. Consciente du pouvoir thérapeutique et positif du chant, massage intérieur qui rééquilibre énergétiquement le corps, Lily organise aussi des stages à la rencontre de notre être par un travail du souffle, de la posture et en pratiquant des exercices pour accueillir sa voix en toute simplicité dans le plaisir du partage, du chant libre et des chœurs spontanés.

Pour se procurer son album solo, HeartH, ou en savoir plus sur son univers : lilyjung.bandcamp.com/releases et lilyjung.com

Photographie © Julien Cuny

Des fleurs aux petits soins

Après la création du laboratoire Biofloral en 1999, il a donné vie aux Jardins d’Espaladous, centre de thérapies naturelles et espace écologique de ressourcement. De la méditation des aurores à l’après-midi de flânerie autour de cet univers volcanique et fleuri à l’air pur et aux couleurs vives, les amoureux de la marche apprécieront le périple sur les sentiers du Pays des Sucs, suivi d’un apprentissage des techniques d’automassage aux fleurs de Bach, huiles essentielles et silice organique. D’autres se laisseront tenter par un séjour plus reposant encore en prenant le chemin de la relaxation profonde. Ils pourront ainsi expérimenter les enveloppements aux fleurs odorantes, les modelages harmonisants et les bains d’air, installés dans de confortables transats face aux sommets.

Pour en savoir plus sur les séjours proposés : www.espaladous.com

 

© Les Jardins d’Espaladous

Tatiana de Rosnay : Intuition

L’écriture, c’est une forme d’intuition, de chemin que l’on suit sans vraiment savoir où l’on va et ce que l’on fait. J’ai commencé à avoir ces intuitions d’écriture à l’âge de 10 ans. J’étais une petite fille qui avait juste envie de raconter des histoires et j’avais déjà un amour profond de la lecture. J’ai écrit un premier roman dans un cahier Clairefontaine, l’histoire d’une petite fille qui vit à Londres au XIXe siècle (j’avais été inspirée par Oliver Twist). Je l’ai montré à mes parents et leur disant : « C’est ce que j’ai envie de faire dans ma vie. » Avec beaucoup de respect, ils m’ont répondu : « Ah bon ! tu veux être écrivain ? Pourquoi pas ! » J’ai continué à écrire des romans dans mon coin. Et puis j’ai eu une prof assez merveilleuse, elle avait des thèmes de rédaction que je trouvais géniaux. Un jour, elle a demandé à voir ma mère. Elle lui a dit : « Madame de Rosnay, j’ai l’intuition que votre fille sera un écrivain. » Je me suis toujours rappelé cette phrase, elle a été gravée dans ma tête comme une espèce de leitmotiv. Si cette prof que j’admirais tellement était capable de dire que je pourrais être écrivain un jour, il fallait que je poursuive dans cette voie ! Alors, j’ai continué à écrire… J’ai mis longtemps à être publiée car j’ai eu du mal à montrer mon travail. Mon premier roman a été publié en 1991, ça a été un très joli moment pour moi. Je l’ai envoyé à cette prof, j’avais gardé son nom et j’ai réussi à la retrouver. Voilà une histoire d’intuition.

Propos recueillis par Marie Boulic Mersch et Iris Cazaubon
Photographie © David Ignaszewski/Koboy  

Tatiana de Rosnay s’est imposée comme l’un des auteurs les plus lus en France. Dans Sentinelle de la pluie (Éditions Héloïse d’Ormesson), elle place au cœur de son récit la Seine, submergée par une crue historique. L’occasion de faire remonter quelques non-dits et secrets de famille… Elle y aborde aussi le thème de l’homosexualité.

André Stern : Confiance

Ma thématique principale est l’enfance et notre attitude face à elle. Nous manquons totalement de confiance. Or, c’est l’état dans lequel nous sommes venus au monde. Pendant neuf mois, nous avons expérimenté la confiance absolue. Puis, nous apprenons à nous en passer, à force de nous la voir refusée. L’absence de confiance est une motion de censure prononcée à l’encontre de l’enfant. Notre société nous empêche de la lui accorder, nous le mettons constamment au défi. Par exemple, un enfant vous annonce : « Tu te rends compte, C’est pas sorcier a fait une émission par semaine de 1993 à 2014 ! » Si vous lui répondez : « Ah oui, ça fait combien d’années ça ? », tout d’un coup, vous le déstabilisez. C’est une mise à l’épreuve, une question que l’on ne poserait pas à un adulte. L’enfant s’en rend compte d’ailleurs. Cela l’amène dans l’état opposé à celui de la confiance. Si la question l’avait intéressé, il en connaîtrait déjà la réponse et vous aurait dit : « Tu te rends compte, cette émission a duré vingt et un ans ! » Ce genre de question perturbe l’enfant, lui fait perdre sa confiance et l’amène à vivre dans la défiance.

Dans son dernier livre, Tous enthousiastes ! (éditions Horay), André Stern, auteur et conférencier, propose aux lecteurs de renouer avec leur enthousiasme, une énergie que chacun possède, parfois sans le savoir.

Propos recueillis pard Agathe Lebelle et Nadège Baheux  Photographie © Véronique Taupin

 

 

L’esprit des cristaux

Lithothérapeute, coach de l’âme et créatrice de bijoux énergétiques, Nathalie Flore a toujours été fascinée par les cristaux, inclination qui l’a poussée à suivre une formation de trois ans en Angleterre avec Sue et Simon Lilly pour étudier leurs applications et propriétés curatives. Voyageant désormais beaucoup pour enseigner sa spécialité, celle qui, petite, remplissait ses poches de ses minéraux favoris s’est au fil du temps mise à regretter leur poids et leur volume important. Elle a donc imaginé un oracle simple et ludique qui permettrait de se connecter à la sagesse des gemmes sans pour autant les faire intervenir matériellement. Chacune des 88 cartes du jeu Cristal d’Ö indique le nom et la couleur d’une pierre tout en nous invitant, par des mots-clés, à entrer en communication avec notre essence et à nous libérer du mental. Une reliance nouvelle à ces joyaux thérapeutiques !

Pour se procurer le jeu : www.cristaldo.fr

Professeur nature

« C’est dehors, dans le jardin, les prés et les bois, au bord de la mer ou en montagne, dans ce contact plein avec le réel que l’enfant construit une part considérable de son rapport à son corps, à ses sens, à son intelligence, à la vie et aux autres. C’est là qu’il développe au mieux la totalité de son être », aime-t-il à dire. Se sont ajoutées à cette vocation celles d’accompagnateur en montagne, de pisteur d’ours, de berger, de conteur et d’écrivain. Samedi 13 octobre, à Paris, le Pyrénéen animera une journée de formation à destination des animateurs, éducateurs et enseignants de tous niveaux, sur le thème “Éducation nature en ville : c’est possible”. Il partagera sa démarche, des techniques et des astuces pour permettre à l’enfant l’accès à la nature, en extérieur, dans un cadre scolaire et périscolaire. Cette journée sera suivie d’une rencontre de 2 heures, ouverte à tous, où Louis Espinassous évoquera le sujet de “la nature pour tous, partout, à tous les âges de la vie”. À l’École Être et Savoir,
2 rue Santerre, 75012 Paris. Informations et inscriptions : www.etre-et-savoir.org

 

© Ksenia Makagonova

Quelques minutes suffisent

Autrefois avocat d’affaires à Wall Street, Jonathan Lehmann a trop subi la suprématie de ce bien nommé mental et, assailli par l’angoisse et le mal-être qu’un luxe apparent ne laissait pas même imaginer, il a tout abandonné pour un voyage autour du monde où il a découvert la méditation. Suivant le principe de ses Antisèches du Bonheur – exercices journaliers qui permettent de développer cet état de sérénité – Jonathan a créé, en collaboration avec la start-up 7Mind, l’application idéale pour se familiariser avec la pratique quotidienne de la méditation, solution efficace pour dompter son mental. Découvrez, à travers une initiation gratuite de sept séances, les possibilités offertes par les nombreux contenus proposés : techniques pour se recentrer, affirmations positives augmentant le bien-être et les facultés mentales mais aussi conseils facilitant la mise en place de cette nouvelle habitude qui pourrait bien transformer votre vie.  Pour télécharger l’application : sur iPhone : https://tinyurl.com/appliapple et sur Android : https://tinyurl.com/AppliAndroid

© 7Mind